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EXPOSITION TERMINEE / Dans l’appartement de Léonce Rosenberg. De Chirico, Ernst, Léger, Picabia au musée Picasso

Une plongée inédite au cœur d'une résidence élaborée entre 1928 et 1929 par le marchand et mécène Léonce Rosenberg au 75 rue Longchamp à Paris.

L'aménagement novateur de cet espace, associant des chefs-d'œuvre d'artistes majeurs de l'Entre-deux-guerres à une sélection de meubles anciens et modernes, témoignait d'une conception avant-gardiste et contemporaine des arts décoratifs.

À partir du 30 janvier 2024, une exposition exceptionnelle au Musée Picasso-Paris réunit pour la première fois une partie des tableaux et sculptures conçus pour ce lieu unique, leur redonnant une cohérence d'ensemble.


Date:  du 30 janvier 2024 au 19 mai 2024

Envie : Peinture, Collection privée, Georges Braque, Fernand Léger, Juan Gris, Auguste Herbin, Henri Laurens, Jean Metzinger, Francis Picabia



Léonce Rosenberg, promoteur du cubisme et de la peinture abstraite par le biais de sa galerie L’Effort moderne, ouverte en 1918, a marqué l'Entre-deux-guerres en collectionnant et exposant la crème de l'avant-garde artistique. Les noms de Pablo Picasso, Georges Braque, Fernand Léger, Juan Gris, Auguste Herbin, Henri Laurens, Jean Metzinger, Francis Picabia, entre autres, sont associés au sien. En 1929, l'appartement qu'il a aménagé dans le XVIe arrondissement de Paris réunit une douzaine d'artistes, inscrivant leurs œuvres dans le contexte complexe de la fin des années 1920, oscillant entre la survie du cubisme, un retour aux pratiques inspirées de la tradition, et l'émergence du surréalisme.


Francis Picabia, Pavonia, 1929
Francis Picabia, Pavonia, 1929

L'exposition, organisée en 6 sections, retrace l'histoire des onze pièces de l'appartement conçues par Léonce Rosenberg pour abriter sa femme et ses trois filles, Jacqueline, Lucienne, et Madeleine. Le collectionneur a adopté le principe d'attribuer une pièce par artiste, associant des toiles peintes à une sélection de mobilier ancien et contemporain.

Convaincu que le cubisme demeure l'expression artistique la plus moderne de l'après-guerre, Léonce Rosenberg a cherché à en faire sa marque de fabrique, s'engageant activement dans la promotion d'artistes qu'il considérait comme des chefs de file.

Cette implication se reflète dans le décor de sa salle à manger, réalisé en collaboration avec le peintre Georges Valmier, le sculpteur hongrois Joseph Csaky, et le designer René Herbst, créant un ensemble harmonieux intégré au cadre luxueux du collectionneur.

Les abstractions d'Auguste Herbin pour le fumoir et les harmonies colorées d'Albert Gleizes pour la chambre de Jacqueline marquent un style qui transcende les canons du cubisme d'avant-guerre.


Dans la deuxième moitié des années 1910, Léonce Rosenberg s'est également montré sensible aux emprunts de Picasso à l'art ancien. Deux ensembles décoratifs exceptionnels au sein de son appartement se distinguent par leur ampleur et leur originalité dans le contexte d'un retour à la tradition classique : le cycle des « Gladiateurs », réalisé par Giorgio de Chirico pour le hall de réception, et celui des « Transparences » de Francis Picabia conçu pour la chambre de Madame Rosenberg. Entre citation et détournement, le cycle de Giorgio de Chirico, composé initialement de onze toiles, met en scène des corps dénudés évoquant l'art antique dans des scènes empreintes d'humour. Les œuvres de Gino Severini, initialement prévues pour la chambre de Jacqueline, cultivent une veine parodique similaire : ruines antiques et personnages de la commedia dell'arte composent des scènes qui semblent tourner à vide.


Dans une approche proche du surréalisme, le cycle des « Transparences » de Francis Picabia, restitué de manière inédite dans l'exposition, illustre la fonction enveloppante du décor et le penchant de l'époque pour l'ésotérisme. Associées aux « Fleurs de coquillages » de Max Ernst et à « Universel », tableau cosmique d'Amédée Ozenfant, ces œuvres témoignent d'une recherche plastique sur les effets de transparence, où la superposition de couches picturales révèle un monde dissimulé.


La crise financière de 1929/1930 scelle le destin de Léonce Rosenberg, entraînant la vente de l'appartement et sa ruine. Cet ensemble exceptionnel est alors dispersé. L'exposition, à travers une scénographie évoquant l'appartement de Léonce Rosenberg, rassemblera une quarantaine de ces œuvres pour la première fois, tout en retraçant leur histoire à l'aide d'une documentation riche (revues d'époque, extraits de la correspondance de Léonce Rosenberg avec les artistes, plan de l'appartement, photographies...).


Date:  du 30 janvier 2024 au 19 mai 2024

Envie : Peinture, Collection privée, Georges Braque, Fernand Léger, Juan Gris, Auguste Herbin, Henri Laurens, Jean Metzinger, Francis Picabia

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2 Comments

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Guest
Feb 28
Rated 5 out of 5 stars.

Fascinante Léonce Rosenberg et surtout elle avait plutôt bon goût !

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Guest
Jan 05
Rated 5 out of 5 stars.
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